Dans la commune urbaine de San au Mali, le projet JOFA forme des clubs d’enfants à la protection et aux droits de l’enfant. La stratégie « Grin par Grin » regroupe les enfants par tranche d’âge autour d’un intérêt commun avec de bons résultats.
Initiés par les enfants eux-mêmes pour sensibiliser aux conséquences de l’exode rural, les relais communautaires accompagnent les enfants membres des clubs dans différents lieux pour mieux communiquer sur cette question.
Cette nouvelle stratégie a permis de mobiliser 955 personnes pour éviter que 45 filles n’abandonnent l’école et ne partent pour la capitale malienne, Bamako.
Dans la région de San, les enfants et les jeunes qui quittent leur village pour les grandes villes à la quête d’un travail ou d’un avenir meilleur sont souvent confrontés à d’énormes difficultés. Ces déplacements massifs sont devenus un grave problème social qui doit être traité.
C’est pourquoi le Club d’enfants de Bandiagara sensibilise les communautés aux risques de l’exode rural.
Les principales questions abordées par les clubs d’enfants concernent les causes et les conséquences du phénomène d’exode rural, telles que : l’insécurité, la pauvreté, les mauvaises récoltes, le manque de services sociaux de base comme la fermeture des écoles ou les effets du changement climatique.
En plus de ces raisons, les normes sociales traditionnelles liées au genre ont un impact négatif sur la protection des droits des enfants qui sont forcés d’abandonner l’école et sont recrutés ou enrôlés dans des groupes armés, tandis que de nombreuses filles finissent comme travailleuses domestiques dans les grandes villes comme Bamako.
Une fois les problèmes sont identifiés, les clubs d’enfants proposent des solutions pour remédier au phénomène de l’exode rural par la formation, la sensibilisation, le soutien et l’accompagnement des enfants et des acteurs de la protection de l’enfance.
Les enfants sont identifiés en fonction de leurs besoins spécifiques. Ainsi, les enfants sont regroupés en tenant compte de leurs caractéristiques spécifiques, en créant des clubs qui répondent à leurs intérêts, en les sensibilisant à la responsabilisation, à l’autoprotection ou aux mécanismes de plainte.
Les enfants élaborent ensuite leur propre plan d’action et sont accompagnés dans le processus de planification des objectifs par le personnel du projet JOFA, les relais communautaires, les autorités locales et les services techniques de l’Etat pour assurer la pérennité de leur plan.
Cette approche “Grin par Grin” impliquant enfants et adultes présente de grands avantages pour les enfants qui connaissent leurs droits et savent comment les faire valoir.
De cette façon, les enfants ne craignent plus la prise de parole, la participation à des discussions et l’expression de leur point de vue. Ils sont informés, responsabilisés et prêts à signaler les cas de violence envers les enfants.
Cependant, le système présente certains défis tels que : la difficulté d’équilibrer les ordres du jour ou de trouver du temps pour les réunions, la diversité des langues locales, les questions de genre ou de handicap qui, dans le contexte social du Mali, sont particulièrement complexes.
La stratégie “Grin par Grin” s’est avérée être un outil très efficace pour sensibiliser et former les enfants en fonction de leurs besoins spécifiques.
Pour étendre ces pratiques, il faut renforcer la capacité des enfants à comprendre les questions de protection de l’enfance et faire appel à des experts locaux capables de former dans les langues locales.