Joining Forces for Food Security and Child Protection in Emergencies / Burkina Faso

Mamou

Il s’agit de l’histoire de Mamou , une fille de 16 ans déplacées internes qui a été victime d’une blessure au pied lors de l’attaque de son village par un groupe armé et qui a été témoin de meurtres et autres scènes traumatisantes lors de leur fuite pour rallier la ville de Kaya au Burkina Faso. Grâce à sa participation aux activités de soutien psychosocial dans un des espaces amis des enfants du projet JF-FS&CPiE, elle a retrouvé sa joie de vivre.   

                 

Est-ce que tu peux nous dire ce qui vous a fait venir à Kaya ?  

Je m’appelle Mamou, j’ai 16 ans, je suis originaire d’un village situé à environ 160km de Kaya au Burkina Faso. Depuis l’âge de 2 ans, ma mère m’a confiée à ma grand-mère et depuis lors, je vis avec elle. C’est d’ailleurs grand-mère qui m’a inscrite à l’école à l’âge de 7 ans quand nous vivions encore au village. Un soir en avril 2020, des hommes cagoulés ont attaqué notre village tuant des gens. A cause de cette attaque, les populations ont déguerpi le village, ma grand-mère et moi avec. Nous nous sommes d’abord dirigés à Barsalogho à dos d’âne en laissant pratiquement tout derrière nous, y compris mes parents et toute ma fratrie qui avaient pris une autre direction. Depuis lors, on n’avait plus leurs nouvelles.    

C’est finalement en 2021 que mon père, ses 4 femmes et ses 23 enfants sont venus à Barsalogho et se sont fait enregistrés dans le site d’accueil des PDI où grand-mère et moi étions depuis 2020.  

Quelques temps après notre arrivé à Barsalogho, cette commune a également été attaquée par des groupes armés terroristes et nous avons encore été obligés de fuir cette localité. C’est ainsi que nous sommes venues à Kaya et nous avons été enregistrés dans un site d’accueil des PDI 

Zone de texte 1, TextboxImage 2, Picture

Les premiers moments au niveau du site d’accueil étaient difficiles pour moi. J’avais peur, je n’arrivais pas à dormir, je faisais des cauchemars sur les scènes d’attaques et des tueries. Pendant nos fuites, j’ai vu des gens blessés et d’autres couchés à terre sans mouvement et toutes ces images, je les revivais chaque nuit.  La journée, je restais chaque fois à côté de ma grand-mère, je ne voulais pas m’amuser avec les autres enfants et j’avais peur quand j’entendais un bruit. Je passais des heures entières recluse et en train de rêvasser et le simple fait d’appeler mon nom me faisais sursauter de peur et mon cœur battait la chamade.  

Qu’est-ce qui a changé positivement dans ta vie grâce au projet ? Qu’as-tu accompli en tant qu’adolescente grâce au projet ? 

Au début, pour que je participe au projet, ça n’a pas été aisé car ma grand-mère a dû insister ainsi que les autres filles de mon âge qui vivent également au niveau du site. Quand bien même les animateurs du projet ont fait le porte-à-porte pour informer les familles et inviter les enfants à fréquenter l’espace, j’étais réticente. Quand je me suis finalement décidé d’y aller, j’ai pu découvrir toute la gamme variée d’activités qui s’y mènent, à savoir les jeux de société, les animations, les activités de créativité, les plages de sensibilisation, les causeries, les sessions de compétence de vie courante, etc. au fil du temps, la fréquentation de l’espace est devenue une partie intégrante de ma vie si bien que chaque jour d’animation, j’étais pressée de retrouver mes paires et les animateurs. Cette fréquentation a contribué à me tirer peu à peu de l’isolement dans lequel j’étais et les sursauts de peurs, les battements de cœurs et mêmes les cauchemars se sont dissipés progressivement. Ma participation aux activités au sein de l’espacé sûr m’a également permis de renforcer ma confiance en moi-même et l’auto-estime car au regard de mon dynamisme, je me suis portée candidate et j’ai été élue, en assemblée générale par mes pairs, comme présidente du comité des enfants/adolescents de l’espace. C’est un comité consultatif pour la bonne gestion de l’espace ami des enfants dont le bureau est composé de douze membres. N’eut été ma participation aux activités du projet, je n’oserais jamais me proposer pour une telle responsabilité.  

En plus, j’ai été désignée pour seconder l’animatrice communautaire dans l’organisation des causeries sur la gestion hygiénique des menstrues avec l’appui d’une sage-femmeii

Image 1, Picture  

Pas son vrai nom


German Humanitarian Assistance

This publication was produced with the financial support of the German Humanitarian Assistance
Its contents are the sole responsibility of Joining Forces and do not necessarily reflect the views of the German Humanitarian Assistance.