Joining Forces for Food Security and Child Protection in Emergencies / Burkina Faso

Un déplacé Interne devenu acteur de protection de l’enfance à Djibo

Est-ce que vous pouvez vous présenter et dire comment ta famille a fait pour se retrouver à Kongoussi  ?  

Je me nomme Sakina, âgée de 14 ans et je réside à Kongoussi. Ma famille et moi sommes venus à la suite de l’attaque de notre village. 

Nous vivions jadis dans la quiétude. Ma famille menait paisiblement ses occupations quotidiennes au village où il faisait bon vivre. Bien que nous soyons très bien intégrées de nos jours dans cette nouvelle communauté ici à Kongoussi, mais rien qu’à y penser j’ai la nostalgie du village. 

J’ai encore le souvenir très douloureux du  jour où notre village fut envahi par surprise par des hommes armés. C’était un jour de fête appelée « pakodé ».  Ces hommes armés ont tué certains habitants du village et enlevé d’autres. Les plus chanceux ont été sommés de quitter sans délai le village sous peine de représailles. C’est dans ces conditions que nous avons quitté notre village pour se retrouver à Kongoussi sans bagages.  

La vie à Kongoussi était très difficile pour nous qui étions habituées à la vie au village. Mes parents ont dû se déplacer pour s’installer dans une autre zone située dans la commune de Pabré, dans l’espoir de trouver des terres cultivables me laissant à Kongoussi avec ma grande mère. Les premiers mois en tant que personnes déplacées internes n’ont pas été faciles parce que nous étions stigmatisés (les populations hôtes avaient peur de nous et les familles voisines empêchaient leurs enfants de jouer avec nous). Nos parents aussi étaient obligés de se tenir à l’écart.  

Dans quelle mesure ta participation aux activités du projet a produit un changement dans ta vie  ?

Mes premiers contacts avec le projet porté par ADC/PDE et TdH/Suisse ont été par l’intermédiaire des activités de sensibilisation et de formation sur les droits et devoirs de l’enfant. Par la suite, lorsque l’espace ami des enfants a été mis dans notre site d’accueil, j’ai commencé à y aller régulièrement et cela m’a aidé à me libérer de la peur. 

Au début, j’avais peur de m’exprimer ou de participer à une quelconque activité à cause des moqueries. Grâce aux animations dans l’espace ami d’enfants et aux sessions de renforcement des compétences de vie courante auxquelles je participe, j’ai repris progressivement confiance en moi et j’ai surpassé les moqueries. L’accompagnement et l’encouragement des animateurs et des parents participants aux différentes causeries m’aident beaucoup à retrouver le sourire.  

Grâce à mon intégration à l’EAE, j’ai noué des amitiés avec de nouveaux camarades avec qui on s’amuse comme si nous étions de même famille. Ma vie commence à reprendre une tournure positive.  

Grâce aux sensibilisations, il n’y a plus de barrières entre les enfants PDI et hôtes. Il en est ainsi également pour  les parents. Nous sommes comme une famille. Ma vie a complètement changé, nous participons à la vie de la famille et de notre communauté. Les activités que nous menons dans l’espace ami des enfants nous encouragent à envisager un avenir radieux.  

Pas son vrai nom


German Humanitarian Assistance

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